You do it to your self

Moi je me jouerais ce clip à l’envers. Z’aimeriez pas ça avoir ce pouvoir?

Je te chuchote la grande vérité qui te fait bondir sur tes pieds, te fait oublier les cauchemars aux yeux ouverts que tu te passes en boucle.

Je te chuchote que tout est possible. T’as qu’a te réveiller. T’as qu’à te lever.

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=-7L3jIpBAHg&fs=1&hl=en_US&rel=0]

Comment tuer l'écriture en moins de 24 heures

Facile (et ça peut même se répéter quotidiennement).

Tu rentres au bureau à 8 heures avec deux jours de travail en retard parce que formation. Avant le diner tu dois aussi remettre la liste de tes objectifs personnels en vue de ton évaluation annuelle qui aura lieu d’ici vendredi.

Au lunch tu te garoche sur Ste-Cath pour acheter le cadeau d’anniversaire de ta fille qui est aujourd’hui majeure, cadeau que tu n’arrives pas à trouver nulle part ailleurs. Après avoir attendu 30 minutes en ligne pour la caisse tu te fais dire que le fameux truc, c’est pas en DVD mais en câlisse de tabarnak de Blu-Ray.

Retour au bureau, on te sollicite pour participer à l’organisation du souper d’équipe pour nouelle. Session de brainstorm vraiment, mais VRAIMENT désintéressé dans le cadre de porte de ta boss pendant que le téléphone sonne à ton bureau, où tu y retrouves 4 messages urgents.

Entre les retours d’appels et les billets de support, tu trouves cinq minutes pour appeler à nouveau en désespoir de cause à un magasin qui n’avait pas le fameux cadeau en stock la semaine passée. Ils l’ont reçu! Joie! Tu le réserves.

16 heures. La journée est finie, direction le gym. Parce que tsé, à trois semaines de tes 40 ans, tu réalises que ça tiendra pas toujours tout seul tout ça.

18 heures, dans le char direction le magasin en question, achat du cadeau et d’un beau sac cadeau en papier 100% recyclé biologiquement et équitablement à 10$, qui rendu à la maison te pète dans les mains quand tu y insères l’osti de cadeau. Sors le tape, mets du beau papier de soie qui matche.

19 heures. Tu mets la minoune dans sa cage, direction le vétérinaire. Après 2 heures de consultations, remplissage de paperasse et d’émotions, la minoune passera sous le bistouri pour la modique somme de 400$.

21 heures. Assise dans le char tu appelles l’amoureux pour lui signifier que t’es encore en vie et prendre de ses nouvelles. Tu appelles aussi à la maison, et permets à ta grande d’ouvrir son cadeau en ton absence, puisqu’elle attend impatiemment depuis longtemps et qu’elle sais déjà c’est quoi.

21 heures 30. T’arrives à la maison avec de la marde de clown, un mal de tête, un porte-feuille vide (le cadeau était pas donné non plus) et des ados qui ont besoin de te raconter leur journée. Tu écoutes, bien évidemment, en mangeant ton sandwich pas bon, rendu froid anyway.

22 heures 30. Tu t’assis devant l’ordi pis tu te demandes comment ça se fait que t’écris rien de ce temps-ci.

Trop

Quand j’y habitais, on me disais, “Pouha! Pas moi!”

Trop d’BS
Trop d’robineux
Trop d’drogués
Trop d’meurtres
Trop d’enlèvements
Trop d’granos
Trop d’fifs
Trop d’nègs
Trop d’franças…

Pendant des années, depuis mon départ, tout ce que j’ai rêvé c’est d’y revenir. Plus maintenant. Elle ne me manque plus. Mon stint quotidien au boulot et les sorties occasionnelles me suffisent amplement.

Je me suis enfargée dans un nid d’poule géant, distraite par… tout, en marchant devant les Habitations Jeanne-Mance. De St-Laurent à St-Hubert, entre Ste-Catherine et de Maisonneuve ma marche m’a coûté 8 piasses de p’tit change et un demi paquet de cigarette. Je ne regardais pas par terre, je rencontrais des yeux.

Trop de misère
Trop d’errance
Trop de laideur
Trop d’arrogance
Trop de mépris
Trop d’absence (de langue, d’amour, de sourires, de mains tendues)
Trop de beaux garçons
Trop de belles filles (plus belles, plus minces, plus riches, plus jeunes, plus souriantes, plus heureuses)
Trop de show
Trop d’argent gaspillé
Trop d’ignorance
Trop de nombrils

Montréal est trop pleine. Il n’y a plus de place pour moi ici. Et c’est bien ainsi.

Fin de saison

Aussi simple que ça. Comme je le mentionnais à Doodle en commentaire, c’est la coupure entre la vie et l’évasion. Plus de porte de sortie, plus d’échappatoire, la vie m’attend de pied ferme. Cet été j’ai appris à vraiment aimer faire de la voile, à affronter, mais me soumettre à, la force des éléments. Des vents de 50 noeuds même une fois! Des vagues, partout partout. En dedans et en dehors.

Si vous me permettez, je vais rester à bord encore un peu.

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=LoFKP9MNCSo&w=480&h=385]

Il y avait même un livre dont on s'arrachait les exemplaires

Passé la journée les deux pieds bien ancrés dans la réalité, cours de violoncelle de l’une, game de cosom de l’autre, fête chez la belle-famille, des courses entre tout ça. Tsé? Klow klow klow, toute la journée. Ça rentrait tight. Mon objectif à atteindre étant d’être présente au lancement. Tout court. Pas à temps, pas en avance, pas trop en retard. Juste, d’y être.

Je ne cours pas les trucs du genre.  La faune qui les fréquente m’effraie autant qu’elle me rebute. Mais là, c’était pas pareil. Me v’la, fuck it.

Je cherche les mots pour en parler depuis. Vous avez été quelques uns à le faire déjà. Et puis je me dit, qu’est-ce que je pourrais ajouter anyway? On s’est tout dit, en mots et en étreintes. Mais cette soirée-là mérite mon effort, mérite encore plus de mots, si ce n’est que pour ne pas l’oublier. Non c’est pas ça. C’est pour vous dire merci.

Merci à Sandra et ses lumières dans les yeux et sa tendre sincérité qui m’a touchée. D’une douceur… Merci de m’avoir invitée, merci de tes mots dits et écrits. Tous étaient aux petits soins pour toi. Ne doute jamais de leur amour. Il est fort, et te rend d’autant plus belle.

Tout autour gravitait les astres dont les scintillements m’inspirent et m’attirent depuis longtemps déjà. J’étais dans l’orbite magique de la tribu.

Christian, chaleureux, dont le sourire a atteint sa courbe maximale à l’arrivée d’Emcée, toute belle et tranquille. L’amour que tu portes à tes amis, dans tes yeux, c’était vraiment beau. J’ai été heureuse de te faire l’accolade et d’être accueillie si gentiment.

Helena Blue! Blue, my my, ce que tu sentais bon! Et si belle. Aussi belle que tes mots! Merci pour ton sourire, ta simplicité, ta douceur.

Stéphane. Osti. J’ai beaucoup parlé, mais j’ai entendu. J’aurais gagné à me la fermer et plus écouter sans aucun doute. Dans ce que j’ai dit par contre, tout était vrai. Ce fut un réel plaisir d’enfin te rencontrer.

J’ai parlé beaucoup. Parlé trop, trop fort, trop vite. Dis n’importe quoi. Et puis Frédéric m’a dit “Arrête donc de t’excuser, d’être aussi angoissée. On ne te jugera pas!” Faque, merci Frédéric, parce que franchement ça aurait pu être un souvenir gênant à la place d’une belle soirée.

Nancy, damn, ton sourire m’a donné envie d’être ton amie pour la vie. J’avais l’impression de te bousculer avec mes gros sabots de névrosée, et en même temps je voulais rester tout près, où c’était rempli de toi, de ton calme et ta gentillesse. Et de scotch…

J’aurai trouvé un comparse pour chialer, sacrer, se plaindre de tout et de rien sans conséquence en Guillaume, crissement pétillant et juste trop sympathique. Merci d’avoir été toi, franchement, on est fait pour s’entendre. Et non, t’es pas normal. Autrement tu ne serais pas Gomeux and who wants that?

À tous ceux avec qui j’ai eu le plaisir d’échanger, après qui j’ai un peu crié par la tête, envers qui j’ai peut-être manqué de délicatesse ou écrasé le pied par inadvertance en allant fumer une énième cigarette, je vous dis merci aussi. Samuel, Yvan, Venise, Flash Gordon entre autres. Et un qui n’y était pas, à sa santé nous avons bu…

Et comme je termine ce billet, je vois que Christian a mis en ligne un montage photo de la soirée. Il y avait une ambiance magique samedi soir. Un lancement de fils d’argent vers le ciel emboucané de la St-Denis, où certains s’entremêlaient pour la première fois, d’autres depuis toujours. Une nuit précieuse dont le souvenir fragile s’est tissé un nid près de mon coeur. C’est émue et reconnaissante que je vous dit merci encore à vous tous.

Sens figuré

Écrit comme ça, c’est presque cute. De vive voix, ça se complique.

Avec un sourire en coin, ou le plus sérieusement du monde, ça reste incomplet. Il t’en manque des bouts. T’as pas tout saisi.

J’aime me faire acroire que je suis comme cette toile au mur, que tu découvres à chaque regard. Mais qui dans son ensemble t’échappe parce que trop pleine de tout ce que tu ne comprendras jamais.

Ça me peine parfois. C’est pas que je m’y applique. Y a pas de secret, pas de code mystérieux. Tout est sous vos yeux.

Mais peu importe tout ça. Ça fini toujours pareil.

Ils me disent tous “t’es une drôle de fille”.

Rosée en chair et en os

Si c’est pas magique! Si c’est pas beau! Comme si c’était assez, comme si chaque seconde se scindait et pesait le même poids dans la balance. J’ai pourtant appris que les heures, les jours, les semaines, ça peut venir tout dans un pain. Un gros moton d’étoiles ou de nuages. Mais les gouttes elles, ahhh, les gouttes! Une seule porte la couleur du jour, les reflets de la nuit et le poids du temps qui la fait s’accélérer.

Le temps. En manquer, en avoir trop, ne pas le voir passer, le regarder s’étirer. Ça goûte quelque chose de différent chaque fois. Et je bois, je bois toujours, je m’abreuve des quelques gouttes tombées, salées par le jour, par la nuit. Tant que j’aurai soif. Et puis un jour je laisserai les gouttes m’échapper, se coller ensemble et filer dans leur lit. Tsé, des fois, t’as juste plus envie de boire.

Promenade entre deux pavillons

On oublie peut-être les espoirs et les rêves qui ont fait s’ériger ces édifices. Le cynisme presqu’obligatoire qui nous anime et qui module maintenant nos réflexions et opinions nous ont fait perdre de vue ce qui est beau et puissant dans ces institutions souvent vues, pas nécessairement à tord, comme des bureaucraties hébergeant fonctionnaires et party animals expérimentés.

Le discours débilitant, le mépris envers l’intellectuel et le savoir acquis, pourriture des idées sous l’ingérence de la classe politique et surtout des entreprises qui commanditent ce fabuleux nouveau pavillon Machin Truc Inc. La condescendance un art qui se transmet d’un dirigeant à l’autre, qu’ils s’empressent de nous servir sous des discours prônant les valeurs familiales et l’entrepreneurship québécois.

Pourtant comment peut-on vraiment être blasés devant l’influence que l’université a déjà eue sur les sociétés et les mouvements politiques passés. Depuis ma visite à Concordia, j’avais déjà ressenti cette beauté, les relents des efforts, les échos du savoir transmis et le flot des réflexions poussées, ici sur un banc, seul, là dans l’agora, entre amis. Le monde est toujours à refaire, à réinventer. Et c’est ce qui fut.

Aucune envie de dérision, aucun second degré en regardant les étudiants déambuler. Je me dis que la beauté de leurs idéaux doit l’emporter sur nos propres préjugés d’adultes trop pris par la vie pour encore apprécier cette innocence. Comment cette noirceur des idées envers toute institution de savoir nous a-t-elle été inculquée?

Et pour en mettre un peu plus épais sur la vitre salie qui bloque notre vision, l’envie de la vie télévisée, advertisée, dorée, photoshoppée… On a beau se dire résistants, on a tous un iPad sur notre wishlist.

J’aimerais entretenir ces sentiments qui m’envahissent mais le ménage, le lavage, le loyer, tsé? Y a pas de verdure dans ce quotidien, pas d’agora pour les élaborer, pas de classe pour les construire, pas de professeur pour alimenter ce qui pourtant ne dort pas en moi. Une sieste, tout au plus.